Demain, cap vers le Nord, après l’un des voyages les plus éprouvants, à la découverte de Luang Prabang. Flâner dans son marché pittoresque, admirer ses chutes d’eau spectaculaires, caresser des petits lapins et donner le biberon à des bébés buffles, re-goûter aux joies de la gastronomie française.
J 111 – 19 décembre 2018: l’idée de passer 5 heures dans un mini van défoncé ne nous enchante que très peu ce matin, pourtant, nous n’avons pas le choix si nous voulons rallier Luang Prabang et toujours, regarder le positif, les paysages promettent d’être incroyables à travers les cols laotiens. Assis à la gare routière, nous patientons en observant le va-et-vient des touristes et locaux à la recherche de leur transport. Notre attention est attirée par une jeune mère enceinte qui, faute d’installer la bonbonne d’eau sur le distributeur présent, plonge un verre dans l’eau stagnante et sans doute croupie du bas du réservoir, le boit et le donne à sa petite fille d’un an à peine. Nous sommes à première vue assez choqués , puis désolés ensuite, car nous avions de l’eau, mais n’avons pas percuté… 9 h, notre bolide dont on se demande encore comment il peut rouler est prêt, 4 Laotiens y prennent place, la jeune femme et sa fille également et nous 4 ensuite. Autant vous dire qu’on est serré et qu’on essaye d’expliquer aux enfants qu’il faut Po-si-ti-ver et que ça va aller vite ! À sa décharge, notre petite Charlie est souvent malade dans les transports et, sur le coup, nous croisons tous les doigts pour qu’elle ne le soit pas avec la route qui nous attend. Tout va bien se passer, tout va bien se passer ! 1 heure de trajet, il fait chaud, on colle, on se colle, le bébé pleure, pleure, on voit qu’il n’est pas bien … Sans doute, la petite fille n’est pas très bien avec l’eau qu’elle a bu … Le verdict ne tarde pas … La petite fille est malade, sans couche, sans rien pour la nettoyer… Le chauffeur, lui, continue de rouler, les enfants se plaignent de l’odeur, nos voisins râlent et les virages s’enchaînent. Au moins, cela nous permet de ne pas trop veiller à la route et à la façon dont le conducteur élance notre carriole à toute vitesse dans les côtes et les têtes d’épingle. Au bout d’une heure, le chauffeur daigne s’arrêter. On vous passera les détails, mais ce n’est ni beau à voir, ni agréable au nez, mais c’est surtout le mal-être de ne rien pouvoir donner à cette petite fille qui l’emporte pour nous. Sa mère la nettoie comme elle peut et on redémarre. Midi. Nous sommes au sommet d’une montagne, au cœur d’un village, la vue est somptueuse. On se passera de déjeuner, la route ne nous a pas vraiment ouvert l’appétit et, le riz frit et le poulet peu cuits dans l’étale face à nous marinent au soleil sans doute depuis des heures ! Retour dans la voiture, nous relativisons en nous disant que nous avons fait la moitié du parcours, on ose même plaisanter en se disant qu’au moins, Charlie n’a pas vomi et que nous n’avons pas eu droit en plus à cette odeur là ! 30 secondes plus tard, sans mentir, la jeune femme se relève, passe la tête par la fenêtre des enfants et se met à vomir ! La petite est toujours malade et on ne vous parle pas de l’état du mini van et des banquettes ! Il nous reste encore de l’eau que nous donnons à la jeune Laotienne, inquiets de ce qui leur arrivera ensuite… Nous n’avons que de l’eau, pas de médicaments sur nous ni même d’argent à leur donner ! Le chauffeur les déposera avant qu’on ne puisse ouvrir le coffre … 15 h 30, nous apercevons enfin les petites maisons de Luang Prabang, et nos visages se décrispent. On se souviendra de ce trajet, mais ne pouvons pas promettre aux enfants que nous ne vivrons plus de telles routes et de telles expériences : c’est ça le voyage !
17 h, après une bonne douche, nous partons en reconnaissance et comme toujours, c’est au marché que nous le faisons. Après la grande avenue remplie de nattes couvertes de souvenirs, étoles, café, whisky local et ombrelles, nous arrivons dans les petites rues remplies de restaurants. Nous sommes sous le charme de Luang Prabang, c’est coloré, vivant, bon enfant, agréable et pas du même niveau de tourisme que Vang Vieng. Ce soir, nous décidons de tester un resto français dont nous avons lu beaucoup d’éloges. Le cadre et la carte du Tangor nous laissent rêveurs : planche de saucissons, tomme de Savoie, camembert grillé ! Antoine se laissera tenté par le fromage, Lolo par une salade de chèvre chaud ! Le temps d’une soirée, nous avons l’impression d’être en France ! Le détail sans doute débile pour vous, mais l’assaisonnement de la salade est tout simple avec des échalotes… Comme à la maison ! C’est bon et ça fait du bien au moral ! Pas facile en cette période de Noël d’être loin de nos familles et de nos amis. Nous, qui sommes très Noël, aimons recevoir en général et particulièrement pendant les fêtes, avons un petit coup de blues de voir à travers les réseaux, les sapins, rassemblements et dîners que nous aimons tant ! Le cadre du Tangor nous réconforte et c’est avec le sourire que nous partons nous coucher.
J 112 – 21 décembre 2018 : après une journée pluvieuse et donc studieuse la veille, nous partons à la découverte des chutes de Kouang Si à une grosse demi-heure de la Luang Prabang en tuktuk.
La balade à travers les chutes est très agréable et ravit les enfants. Au cœur de la forêt, un sanctuaire recueille des Moon bear : de petits ours dotés d’une imposante fourrure. Ils y sont choyés et protégés car, au Laos, ces ours sont appréciés pour leurs pouvoirs guérisseurs et beaucoup sont chassés au point que leur espèce est aujourd’hui menacée. Le long du refuge, des petits panneaux pédagogiques expliquent le mode de vie des ours et de leurs cousins : polaires, grizzlis et pandas.
Après une bonne demi-heure à observer les animaux et les magnifiques arbres à lianes présents tout au long du parcours, nous arrivons aux chutes. C’est vraiment magnifique ! Face à nous, des terrasses et des terrasses d’eau azur s’enchaînent. L’eau doit sa couleur aux minerais et aux sols de la forêt. Entourés, des arbres gigantesques, les chutes ressemblent à un décor tant cela semble féerique. Nous continuons de marcher le long des chutes, le bruit de l’eau s’intensifie, tout comme le spectacle sous nos yeux. Nous sommes admiratifs une fois de plus devant un tel cadeau de la nature. Nous restons face aux chutes une bonne demi-heure, comme ça à les regarder tous les quatre et décidons qu’il est temps de repartir, les estomacs des enfants criant famine !
A quelques mètres des chutes, un couple a décidé de créer un petit havre pour les papillons, c’est là que nous déjeunons. Nous sommes installés au cœur d’un jardin botanique présentant des plantes du monde entier que nous prendrons comme un clin d’œil personnel. Après le déjeuner, nous descendons dans la volière où vivent des centaines de papillons. Les enfants y découvrent le processus de la chrysalide, les chenilles, cherchent les petits cocons sur et sous les feuilles des arbres qui nous couvrent du soleil et s’émerveillent des variantes des couleurs des ailes des insectes qui nous entourent.
Nous reprenons la route en milieu d’après-midi. Nos amis voyageurs les Macaxs rencontrés à Siem Reap, nous avait parlé d’une ferme de buffles non loin de là et décidons donc d’aller y faire un tour. La Buffalo dairy, c’est le rêve un peu fou de deux familles américaines venues s’installer au Laos pour non pas élever mais éduquer les Laotiens aux soins et à l’élevage des buffles. Arrivés sur place, nous sommes accueillis par une jeune fille d’une des familles. C’est elle qui va nous faire la visite. Elle nous explique qu’au Laos, un buffle est synonyme de richesse et que donc, si les villageois apprennent à mieux élever leurs bêtes et à les maintenir en vie plus longtemps en les vaccinant par exemple, ils en tireront plus d’argent. Il en va de même pour les lapins, poules et porcs que beaucoup de Laotiens possèdent. Aussi, le système de la ferme est vertueux : louer les buffles aux éleveurs, leur prodiguer en échange des cours sur la vaccination et les soins animaliers financés par les visites de la ferme, vendre la mozzarella issue des buffles gardiennée et en partager les bénéfices. Ça, c’est la partie théorique de la visite, place maintenant à la pratique. 1, donner à manger aux cochons, 2 donner à manger aux lapins trop mignons au point que Peter ne voulait plus sortir (🎵écouter les petits lapins manger les feuilles de bambou), 3 donner le bain aux buffles et 4 nourrir les bébés buffles. (🎵Entendre le son des bébés buffles buvant du lait.)
C’est sans doute l’activité qui aura le plus plu aux enfants de tout notre voyage en Asie , et, on avoue qu’on a tous succombé ! Si vous voyagez à Luang Prabang avec des enfants, allez-y, cela vaut vraiment le coup et, cerise sur le gâteau, vous terminerez la visite par une dégustation de glaces ou de mozzarella selon vos goûts !
Question mozzarella et burrata, on sera servis le soir même en allant déguster une pizza chez Popolo, du même propriétaire que le tangor !
J113 – 23 décembre 2018 : parce que nous avions envie de partage en ces périodes de fêtes, nous avions décidé d’organiser un rendez-vous pour les familles et voyageurs présents à Luang Prabang. Au total, 3 familles ont répondu à l’appel et c’est au Popolo que nous leur avons donné rendez-vous pour une soirée à papoter autour du voyage, de l’éducation des enfants, de l’école à la maison, des découvertes et mésaventures… Voyage court terme en Asie, moyen et long terme autour du monde, nous sommes tous d’horizons différents, mais partageons ensemble de bons moments à nous souvenir et à nous projeter ! Nous aimons de plus en plus ces parenthèses à découvrir de nouvelles personnes et, nous disons de plus en plus qu’au retour nous accueillerons des voyageurs faisant étape à Lille. Les enfants (8 au total) eux, prennent un plaisir fou à jouer tous ensemble qu’ils nous démontreront par de vastes cris et rires !
J114 – 24 décembre 2018 : pas de sapin, pas de chants de Noël aujourd’hui pour nous, mais un bel hôtel et un repas de réveillon ce soir, quand même ! Une réflexion importante nous occupera la journée : quels cadeaux offrir aux enfants ? Rien d’encombrant, rien de physique … Pas facile de trouver des cadeaux pour les petits voyageurs ! Au final, nous opterons pour un bon pour un spectacle quand nous serons aux États-Unis ( Harry Potter à Broadway ou un magicien à Las Vegas) et leur ferons trouver grâce à une lettre et des petits jeux de devinette ! Ou comment combler l’absence des cadeaux quand il n’y en a pas :) ! À 17 h, nous assistons à une cérémonie du Baci. Cérémonie traditionnellement réalisée lors des mariages, obsèques et autres moments importants de la vie au Laos, elle a pour vertu d’appeler les ames de leur demander protection aux hôtes honorés ce jour là ( et aujourd’hui c’est nous, hihi). Après avoir écouté pieusement l’appel de l’officiant autour d’un plateau rempli de feuilles de bananiers et d’offrandes entouré d’encens, vient le moment pour les moines et fidèles de nous transmettre le bon œil grâce à des petits bracelets blancs qui seront noués à nos poignets. Pour recevoir les fils de cotons, nous devons lever la main droite et porter le coude droit avec la main gauche. Nous recevons des dizaines de bracelets que nous ne devrons pas retirer avant les 3 prochains jours (nous en avons encore). L’atmosphère est apaisante et invite au recueillement. Nous pensons tous à nos proches à ce moment-là et leur transmettons par la pensée ces vœux de paix et de bonheur. 🎵Ecouter les prières de la cérémonie du Baci.
Nous dînons à 4 d’un festin comme nous n’en avions pas fait depuis notre départ avec entrée, plat, et même dessert ! Et, au final, notre petite lettre devinette fera un grand effet aux enfants qui ne s’attendaient pas à recevoir de cadeau et avaient des petites mines en observant les tables de nos voisins européens venus en famille fêter Noël remplis de cadeaux ! Ce Noël restera assez particulier pour nous et, nous n’aurons pas la sensation de l’avoir vraiment fêté sans nos familles pour nous entourer et nous aimer. Nous nous réconfortons de la chance que nous avons d’être à 4 au bout du monde et, de recevoir la visite de toute la famille d’Antoine dans quelques jours en Thaïlande et des parents de Lolo dans quelques mois en Nouvelle-Zélande et décidons que pour nous, les grands, ce sera ça, notre cadeau de Noel ! Nous terminerons la soirée assez tard (tard étant relatif avec notre rythme de vie associé à celui des enfants depuis 4 mois maintenant) et quelque peu inquiets de l’état de fatigue dans lequel nous serons demain en nous levant aux Aurores pour notre nouvelle destination !
Demain, on embarque sur un longtail pour longer le Mékong jusqu’au Nord de la Thaïlande, goûter à la fraîcheur brumeuse des matinées laotiennes, observer les villages le long du Mékong, découvrir la fabrication de l’alcool de riz et son goût si particulier, écouter le ronronnement du moteur de notre petit bateau et se laisser aller au temps avant de rallier Chiang Rai pour de nouvelles aventures en Thaïlande.
Alors, À demain !
ducrocq micheline
23 janvier 2019coucou mes enfants
je ne lasse pas de revoir les reportages avec les photos ! je n’avais pas vu celle ci (sans doute parce qu’en Thaïlande je n’avais pas eu le temps !) Plein d’émotions ! Mes petits nous manquent ! et vous aussi bien sur !
Continuez à nous faire rêver ! vous êtes formidables !
bisous
circuit au laos
4 juillet 2019Luang Prabang est un endroit paisible. C’est la capitale royale du royaume du Lan Xang qui s’est formée il y a près de 7 siècles. C’est un endroit qui rappelle aux visiteurs les vieilles rues où sont passés les pas du moine, des jolies petites maisons évoquant l’architecture française de la vieille ville.
voyage au laos
23 octobre 2019Luang Prabang, diamant du Laos est une ville qui te charmera au-delà de toutes vos attentes. Un incontournable pour tout voyage au Laos, cette ville offre un véritable voyage dans le temps. Les innombrables temples dans tous les recoins de la ville. La cuisine délicieuse et raffinée qu’on déguste aussi bien dans les restaurants luxueux que sur les étals de marché… Absolument tout dans cette ville dénote d’un charme inouï.