Demain, en route pour un nouveau pays, la Bolivie, son salar, ses hauts plateaux, ses paysages si divers et si rares, ses chapeaux melons, ses couleurs et son sorroche qui va nous faire tout changer !
J266 / 19 mai 2019 :C’est parti pour 8 heures de bus, cela faisait longtemps et cela ne nous avait pas manqué ! Ici en plus, nous devons redoubler de vigilance, trop d’histoires de vols . La technique est assez simple et connue, une personne s’installe dans les sièges sur le côté des vôtres, deux autres s’installent derrière vous, la première vous regarde avec insistance ce qui vous intrigue et vous fait la regarder également. Pendant ce temps, les deux autres vident vos sacs à vos pieds en les faisant glisser sous les sièges et vous ne vous rendez compte de rien ! C’est arrivé à bon nombre de familles que nous suivons, aussi, nous faisons particulièrement attention et gardons les sacs littéralement accrochés à nos pieds !
La route entre Salta et La Quiaca, dernière ville Argentine avant la Bolivie est absolument sublime, nous la connaissons bien puisque nous venons de faire la boucle nord de Salta. Vous vous demandez sans doute pourquoi nous ne sommes pas repartis justement de Humamarca pour faire les derniers kilomètres vers la Bolivie et nous éviter ainsi des heures et des heures de bus ? Tout simplement parce qu’avec notre loueur de voitures c’était impossible : les frais d’abandon étaient hallucinants et valaient le double de la location ! C’est le gros point noir de tout roadtrip en Argentine !! Mais revenons-en à notre trajet en bus. Les enfants devant un film, Antoine sur sa Kindle et Lolo sur whatsapp, vive les geeks !
Nous arrivons en milieu de journée à La Quiaca, de là, nous prenons un petit taxi pour arriver à la frontière, passons les postes à pied puis remontons dans un autre taxi pour aller jusqu’à la gare routière de Villazon. Incroyable comme en traversant une rue et en parcourant pas plus de 5 km on peut directement observer la différence entre l’Argentine et la Bolivie. Femmes en chapeaux melons, tressées et portant des jupons de toutes les couleurs, voitures plus abimées, on sent aussi moins de richesse globalement. D’ici, il nous reste encore 1h15 de trajet pour rallier Tupiza.
Entre temps, nous avons sympathisé avec 3 français qui font également un voyage long terme, l’une, Jessica, voyageant seule, Audrey et Xavier en couple. Et c’est en toute logique que nous partageons tous ensemble un collectivo, petit mini van cabossé collectif pour rejoindre la première ville bolivienne de notre voyage. Au rythme endiablé de la disco, si si je vous jure, nous discutons voyages, pays, découvertes !
Arrivés à Tupiza, nous allons nous poser dans notre petit hôtel. Nous y sommes accueillis chaleureusement par les propriétaires. Nous sommes leurs seuls clients et l’arrivée des enfants les attendrit clairement ! Nous papotons un peu, ils nous conseillent sur les restos dans le coin (il n’y en a pas 50 non plus !) et sur ce que nous pouvons faire dans le coin comme activités. Mais, vous qui nous connaissez un peu maintenant, vous savez qu’on a déjà bien préparé le terrain et que notre objectif dans les prochaines 48 heures est d’organiser un trip dans le salar d’Uyuni. 2 jours, c’est le temps que nous avons prévu en plus pour nous acclimater …
Le souvenir de nos insomnies à Humahuaca ne sont pas loin du tout et on préfère être prudents avant de tenter d’aller dormir à 4000 mètres d’altitude car c’est bien ce qui nous attend. Un tour de 4 jours et 3 nuits dans les lagunes boliviennes avant d’atteindre le salar d’Uyuni, dans des conditions … disons assez précaires (refuges sans chauffage, ni douches…) Nous avons choisi l’agence Alejandro pour nous y rendre, ils jouissent de bons avis et nous ont été recommandé par toutes les familles que nous avons croisées et qui ont fait le salar.
Le rendez-vous fixé avec notre guide, nous partons en ville, enfin … dans le village. En fin de journée, nous retrouvons nos 3 voyageurs et papottons tranquillement dans l’un des seuls bars du coin ! Nous rentrons tôt, Lolo se sent nauséeuse et est légèrement étourdie … Pas de doute, le sorroche, mal aigu des montagnes (re)commence. (lire notre article sur la boucle de Salta)Cela ira mieux demain après une bonne nuit, de l’aspirine et de la tisane à la coca.
J270 / 20 mai 2019 : Le lendemain, après une rapide visite au marché pour s’imprégner de cette nouvelle culture sud-américaine, nous rentrons à l’hôtel : l’état de Lolo ne s’améliore pas, il empire ! Cela continuera au fil de la journée et dans la soirée… Prenez une bonne grippe, ajoutez y une gueule de bois, ajoutez-y une gastro et vous y êtes ! Nous ne sommes qu’à 2800 mètres, impossible donc de partir demain… C’est trop risqué ! Nous prenons la décision d’annuler le tour et de voir comment cela évoluera.
J 271 / 21 mai 2019 :L’état ne s’améliore pas mais empire le lendemain. En plus des symptômes physiologiques, lolo a le moral dans les baskets et passe son temps à pleurer comme un baby blues.Vous vous souvenez que notre thématique c’est de vous faire voyager à travers les 5 sens, et bien là aussi on y est ! Elle est totalement déprimée au grand dam qui enfants qui ne l’ont jamais vu comme ça… La propriétaire de l’hôtel est adorable et se démène pour lui faire des décoctions à la coca qui restent sans effets. La perspective des prochaines étapes est complexe ! Effectivement, Tupiza, c’est le point le plus bas que nous sommes supposés connaître avant d’attaquer les vrais hauteurs dans les prochains jours: Uyuni, Potosi, La Paz, le lac Titicaca et le Machu Pichu … Nous n’avons pas de diamox, les pharmacies de Tupiza n’ont pas de soroche pills (un mélange de caféine et d’aspirine qui aide à acclimater le corps en plus de la coca selon les Boliviens, du pipi de chat selon les mèdecins français) . C’est, pour le moment donc, tendu d’imaginer atteindre des hauteurs à plus de 4000 !
Une nouvelle nuit portera conseil …
J272 / 22 mai 2019 :Notre décision est prise, nous ne ferons pas la Bolivie ni le Pérou … Lolo ne s’en sent pas capable et ne se voit être malade pour les 6 prochaines semaines. Son corps ne s’acclimate pas et le mal aigu des montagnes est à prendre au sérieux. Monter c’est prendre le risque de complications plus importantes sans hôpital digne de ce nom dans ce pays qui restera secret pour nous ! Nous avons pris de nouveaux billets pour le Mexique en provenance de Salta, un long voyage retour nous attend donc avant de pouvoir de nouveau profiter ! C’est la première fois qu’un pépin de santé nous oblige à contraindre nos plans. Mais nous nous l’étions dit avant de partir pour cette région et l’altitude : il n’y aura pas de dépassement des limites ou même de tentative dans ce sens. Aussi, nous passons vite à autre chose et projetons assez bien les jours prochains ! Il y a pire comme changement de plan que d’aller manger des tacos et faire du surf !
Après demain, on débarque au Mexique, écouter les Mariachis, progresser en surf, goûter les tortilles, quesadillas, mole, guacamole et fajitas, s’extasier devant les temples et les pyramides Mayas et entamer avec un peu d’avance notre avant-dernier pays !
Alors, à après demain !
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