J32 : Petit déjeuner englouti, nous sommes prêts pour notre prochaine destination. Grootfontein à trois heures de route. Il est déjà 10h, aussi, nous nous mettons en route assez rapidement et décidons que nous ne arrêterons pas aux points d’eau sous peine de prendre beaucoup trop de temps. Nous re-traversons le parc en sens inverse. Passé Halali, nous arrivons dans une zone peu visitée car excentrée des resorts, éloignée des entrées principales. Nous longeons le Pan, le soleil matinal lui donne des aspects de mer plate et l’étendue est si vaste qu’on ne peut distinguer où la lagune commence et où elle s’arrête. Prémonition ou non, la veille nous avions évoqué avec les enfants en rigolant l’impossible : un léopard traversant la route ! Il était là, devant nous ! Marchant tranquillement, regard au loin portant vers de potentielles proies peut-être ? Son pelage roux et tacheté contraste avec les herbes hautes jaunies par le soleil. Il s’éloigne et disparait, nous reprenons notre chemin.
12h, il ne nous reste que 500 m dans le parc, ensuite, ce sera l’asphalte et les routes sans fin alors nous craquons, après tout, nous avons aussi décidé de faire ce voyage pour prendre le temps, ne pas nous contraindre à des horaires, et, nous arrêtons à un point d’eau. Un énorme éléphant s’y abreuve au milieu. Lolo le prend en photo sous « toutes ses coutures », plan serré, plan large, américain ! Quand Antoine s’esclaffe ! « Regarde à droite » ! Un lion mâle vient de faire un festin et semble repus du gnou disloqué qui git à côté de lui. C’est sur ces images que nous quittons la terre sauvage d’Etosha.
16h, nous arrivons à la ferme Makalaan. Ils proposent des petits chalets en airbnb avec formule tout compris, et se trouvent à mi chemin pour nous entre Etosha et le delta de l’Okavango où nous nous rendons dans 2 jours. L’accueil est chaleureux, le chalet parfait, la ferme vaste. Affaires déchargées et déposées et goûter oblige pour les enfants, nous allons dans le Lodge principal où se trouve la cuisine, la salle à manger et les salons extérieurs et intérieurs. Les enfants, rentrés dans la pièce nous interpelle très rapidement, nous questionne … Nous entrons et découvrons … Des dizaines de peaux de bêtes, flèches en tous genres sur les murs, pattes de girafes emballées, guestbooks remplis de photos de touristes posant à côté de leurs « trophées » morts : zèbres, girafes, kudu, impalas. . . Nous sommes donc chez des chasseurs ! Rien n’était pourtant inscrit comme tel sur la description du airbnb. Après 3 jours passés à observer les animaux, pas facile de se retrouver face à cette réalité qui fait entièrement partie de la culture ici. Nous débattons beaucoup avec les enfants, qui s’interrogent sur les raisons qui peuvent pousser à vouloir tuer un animal. » Est ce que les animaux sont ensuite mangés ? » Car chasser pour manger leur apparait plutôt ok. Nous tentons de leur expliquer avec nos mots, qu’ici, cela peut faire partie d’une certaine tradition et qu’il y a aussi un business fleuri autour de ces pratiques. La question arrive vite : « Y-a t-il réellement un prix pour une girafe, un zèbre, une vie ? Pourquoi des gens se payent-ils des vacances pour venir tuer des animaux ? » La vue de la peau de léopard les heurte et rappelle celui-là même que nous avons vu quelques heures auparavant et qui « lui, ne se mange pas, pas vrai maman ? » .
Chasse à part, nous sommes reçus comme des rois, les déjeuners et diners sont incroyablement bons et délicats et les discussions sur les animaux passionnantes. Nous y apprenons que pour la suite de notre voyage nous allons devoir être prudents. (C’est maintenant que nos mamans peuvent arrêter de lire et reprendre au prochain alinéa)
Au Botswana, contrairement à Etosha, les animaux sont vraiment sauvages. Ils n’ont ni l’habitude des voitures, ni des déclenchements d’appareils photos. Une attention particulière devra être renforcée sur les éléphants qui à force de braconnage, de destruction de leur habitat ont assimilé l’homme à malheur et souffrance et sont sur la défensive. L’autre prédateur dont nous devrons aussi nous méfier et fuir ce sont les hyènes, nombreuses apparemment là où nous nous rendons et qui sont très dangereuses. Nous vous passerons les quinzaines d’anecdotes et fais divers qu’ils nous ont raconté, mais une chose est sure: nous dormirons avec les fenêtres fermées ! Lolo aura du mal ce soir là à trouver le sommeil …
J33: Réveil paisible, aujourd’hui pas d’activité et, il y a du wifi ! Ce sera donc CNED, écriture d’articles, posts sur les réseaux sociaux, sieste, appels aux familles et aux amis ! En fin de journée, Antonie, le propriétaire de la ferme nous propose quand même un petit tour en 4X4 safari, nous acceptons et nous voilà partis dans son domaine. Après l’observation de girafes, nous nous lançons dans une course avec les zèbres, les enfants hurlent d’excitation et sans doute aussi un peu d’appréhension. Retour dans la nuit, des »Nam-burgers » nous attendent. Ils sont grillés sur le braai (barbecue) au centre du jardin autour duquel nous dinons, discutons, veillons.
Demain, changement de cadre, à Mukwe où les maisons seront remplacées par des huttes, les villes par des tribus, et notre ferme désertique par un airbnb perché sur l’Okavango.
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Bino
9 octobre 2018Wahou ! Mais comment vous faites pour voir tous les animaux que vous souhaitez rencontrer ! Super !
Les enfants découvren la vraie vie avec ses paradoxes, ses cultures différentes….sûrement pas toujours facile à comprendre. Mais quelle ouverture et découvertes ! 👍