Demain, on part pour l’étrange et inconnue île de Pâques, à la découverte de ses légendes, écouter ses mythes, défaire et refaire les théories sur la façon dont ont été construits les Moais, être émerveillés devant la taille et la force des immenses géants de pierre, gouter une dernière fois à la culture polynésienne et une première fois à la sud-américaine.
J145 /25 avril 2019 : Au lendemain de notre vol agité pendant lequel nous avons été secoués comme des cocotiers et après une nuit de 15 heures pour récupérer de notre départ tardif de Papeete à 4 heures du matin, nous sommes frais et prêts à aller découvrir la fameuse île de Pâques. Pour tout vous dire, c’est une étape bonus ! Bénéficiant de vols tour du monde, pour notre Papeete Santiago nous faisions de toute façon escale à Rapa Nui, et ça ne nous coutait pas plus cher de faire une escale de 2 heures, 2 jours ou 2 semaines, on a pris l’option séjour express de 2 jours à l’île de pâques, 2 semaines auraient été bien trop longues ! Et quel bonus ! Est ce parce que nous ne nous sommes pas renseignés avant sur sa géographie et son environnement que nous sommes si estomaqués par la beauté de ses paysages ? Les herbes vertes détonnent radicalement avec la terre rouge et les roches volcaniques noires, en fond : un ciel bleu pétant ! Côté ambiance, on est vraiment à mi-chemin entre la Polynésie et l’Amérique du Sud.Ici, la culture Maorie est fièrement exposée et transmise de générations en générations, plus même qu’en Polynésie, et l’on vous en parle en vous servant des empanadas et des Micheladas… L’île est bordée par l’océan, surfeurs dans l’eau , arbres à fleurs incroyables et peuplée de chevaux sauvages qui galopent dans les herbes hautes des plaines.
Mais bien évidement, ce qui nous intéresse ici ce sont les Moais ! Et oui, on espère tous les 4 un petit peu au fond de nous pouvoir percer le secret de l’île de Pâques ! Pour être surs de visiter les points les plus intéressants et les plus incontournables de l’île, nous avons fait appel à Christophe de Rapa Nui Tours. Ce guide certifié francophone métropolitain, a quitté sa vie bien rangée il y a un peu plus de dix ans pour tenter une aventure polynésienne avant de tomber amoureux de l’île de Pâques et de s’y intéresser au point de faire de sa passion pour celle-ci, son métier. Ensemble, nous partons de bon matin vers le premier site historique dont regorge Rapa nui. Première étape à la cime du cratère d’un volcan maintenant éteint, nous écoutons la légende de l’homme oiseau, de Rapa Nui.
Il y a encore 150 ans, chaque année au printemps, les meilleurs athlètes de l’île concouraient pour apporter un œuf de sterne pondu par l’animal sur le Motu faisant face à l’ile. Chaque maitre de chaque tribu y envoyait son guerrier espérant obtenir de lui le précieux oeuf, le Mana et devenir ainsi l’homme oiseau . Encore aujourd’hui en Polynésie, le Mana est une force, une énergie à laquelle beaucoup croit. Posséder un Mana, c’est posséder une connaissance, une sorte de pouvoir, une magie, une énergie. Ainsi, en obtenant l’oeuf, le Rapa Nui détenait le Mana de l’île. Pour obtenir l’oeuf, les athlètes devaient d’abord descendre le long de la cime du volcan avant d’entamer une nage de 3,4 km vers le Motu. (📷 nos plus belles images de l’ile de pâques)
Ils attendaient là, des jours et des semaines même, que l’oiseau vienne pondre. Une fois l’oeuf récupéré, les concurrents se le fixaient sur le front à l’aide de feuilles tressées et repartaient. Le premier arrivé remettait alors l’oeuf à son maitre qui devenait ainsi le Rapa Nui. Il irait alors s’isoler loin des villages, loin des tribus et serait consulté pour toutes les grandes décisions de la vie sociale. Il jouirait également des jeunes filles vierges isolées depuis des mois dans des grottes de façon à garantir la blancheur de leur peau, critère de beauté. La cérémonie durait des semaines et, était accompagnée de sacrifices humains ce qui explique entre autre la raison pour laquelle celle-ci s’est arrêtée. En marge du cratère, nous observons le Motu nui qui nous fait face, celui sur lequel se rendait les hommes. Dans notre dos, se trouvent les ruines des maisons qui abritaient les familles et les clans pendant les festivités.
Nous reprenons la route en compagnie de Christophe. Cette fois, nous nous dirigeons vers le Sud de l’île. Nous sommes impatients car oui, ça y est, nous allons rencontrer les géants de pierre, voir en vrai ces statues qui intriguent tant le monde… Celles sur qui beaucoup d’encre a coulé, pour qui parfois des vies entières ont été consacrées sans pouvoir en percer le secret : les Moais. A Aku Ahivi, nom du premier site, la particularité de ses 7 habitants vient de leur orientation. Ces Mo’ai sont tournées vers la mer et ce sont les seuls à le faire parmi les 500 que comptent l’île.( 📷 voir les 7 Moais)
Pourquoi les 7 Moais regardent-ils la mer ? On raconte, que l’île de Pâques fut découverte d’abord dans le songe d’un roi polynésien. Dans son rêve, il vit les 3 volcans, il vit, le Motus et l’île de Rapa Nui entourée de l’océan. Avant d’y amener l’ensemble de son village, il décida d’envoyer 7 navigateurs à la recherche de l’île. Et ces 7 explorateurs auraient, une fois l’île trouvée, tourné leurs regards vers la mer dans l’attente de l’arrivée de leur Roi.📷 voir les 7 Moais.
Autre particularité observable, ces Moais sont assez petits, raison pour laquelle on estime qu’ils font partis des premiers, les statues ayant été ensuite de plus en plus grandes … Pour apporter, on pense, plus de force, plus de protection.
Les enfants tout comme nous sommes transportés par Christophe, par l’île et ses histoires. A chaque récit, de nombreuses questions nous intriguent et ce n’est que le début puisque quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au site de Ahu Tongariki. Cette fois, ils sont 15. Tous différents, tous portants des traits partculiers. L’un d’entre eux est coiffé d’un chapeau qui, nous le découvrirons par la suite a été fabriqué par une autre roche que celle de son propriétaire. Incroyable ambiance, l’énergie qui se dégage d’ici est magique et envoutante. On se sent vraiment tout petit… 📷 découvrir Ahu Tongariki Qui a bien pu construire ces statues de pierre en plein coeur de l’océan pacifique, comment ont-ils pu les transporter jusqu’ici ? Comment ont-ils fait pour construire ces énormes colosses ? Plus nous avançons dans l’écoute des récits de Christophe plus les interrogations sur l’île de Pâques nous intriguent ! Les émotions se mélangent et nous sommes tous les 4 médusés face aux 15 Moais gigantesques tournés cette fois vers l’île.
Vous vous posez peut-être la question de savoir pourquoi au final il n’y pas de traces écrites du savoir faire des pascuans ? Bien, tout simplement parce que la tradition orale y prédominait . Et, malheureusement, les seules traces aujourd’hui présentes de l’ancienne civilisation sont des tablettes qu’on ne sait déchiffrer : les tablettes de Rongorongo. Autre énigme de l’île de Pâques que nous ne résoudrons pas aujourd’hui ! Si vous êtes cartésiens, terre à terre, cet article doit vous harasser sans doute et on vous comprend ! Aussi, autant vous prévenir, cela va devenir encore plus compliqué pour vous dans les prochaines lignes puisqu’après une pause déjeuner, nous partons en direction de la carrière des Moais, là où tout a commencé sans doute, là où, aucune hypothèse n’a jamais réellement été prouvée à 100% , là où gisent pas moins de 220 Moais, enterrés, allongés, ensevelis, émergeants …
Les mots nous manquent vraiment pour vous expliquer le sentiment étrange qui s’empare de nous quand nous arpentons les petits sentiers de Rano Raraku ( 📷en images, la carrière des moais), la carrière d’où les blocs de pierre taillées ont été extraits. C’est d’ici que part toute la légende, ici qu’incrédules nous obervons et écoutons Christophe nous expliquer les hypothèses fournies par les nombreux chercheurs et scientifiques venus du monde entier pour tenter de percer le mystère de l’île de Pâques.
Et pourtant pour chacune, il y a à chaque fois la contre hypothèse flagrante sous nos yeux ! Par exemple, on dit que les Moais auraient fini par être ensevelis par le temps, les intempéries et la vague d’un tsunami créant un mont de terre… Ok, mais alors comment expliquer que ce Moai juste à coté de nous soit lui. sans rien sur lui alors qu’il est allongé ? Vous suivez ?
Comment ont-ils été transporté ? A l’aide de simples cordes et de rondins de bois ? Jusqu’à l’autre bout de l’île ? Traversant les monts et reliefs ? Combien de temps a t’il fallu pour construire ces titans de roches ? Mais surtout pourquoi ? Nous n’avons aucune réponse, personne n’en a et c’est sans doute ce qui nous a tant plu dans cette visite.
Nous quitterons Christophe encore plus perplexes et éblouis par la magie et la beauté de l’île de Pâques … En fin de journée, nous irons admirer un dernier coucher de soleil Pascuan entouré une fois encore des mastodontes sur le site de Ahu Tahai (📷coucher de soleil à l’ile de Pâques) . Ici, un joli petit cimetière maori est installé en retrait des statues. On peut y observer la tradition de déposer un objet familier sur la tombe de l’aïeul.
Globalement, nous avons adoré cette visite, cette île, sa culture, son histoire, sa traduction. Nous avons été éblouis par la beauté de ses paysages sauvages. Escale parfaite de ce tour du monde en famille, l’île de Pâques a également fasciné les enfants grâce à ses contes et légendes et c’est plus riches de savoir, et peut-être plus apte à écouter notre Mana et en découvrir la force que nous partons vers le continent.
Demain, à nous l’Argentine ! Allons danser le tango, caresser les lamas, écouter le bandonéon, goûter les parillas, toucher le ciel dans les hauts sommets de Salta et boire l’un des meilleurs vins du monde dans la région de Mendoza. Alors, à demain !
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