Demain, on part à Salta, au nord-ouest de l’Argentine pour un nouveau roadtrip au coeur des Andes, des peuples pré-colombiens et de l’authentique . 5 jours de voiture pour rallier la fameuse boucle Nord de Salta. Goûter les tamales, humitas et le saucisson de lama, tomber amoureux de l’artisanat local et des tulmas, sentir l’altitude s’emparer de nous, découvrir notre premier salar et admirer el hornocal, la montagne aux 14 couleurs.
J258 -259 / 11-12 mai 2019 : Salta, la linda.
Nous arrivons à Salta en fin de journée, le temps de nous installer dans notre petit appartement rustique mais très bien situé et de trouver de quoi déjeuner, nous filons ensuite dans les ruelles découvrir les églises, cathédrales et façades. Salta a la particularité d’allier le pire de la culture occidentale et touristique avec Macdo, vendeurs à la sauvette, clowns et Ironman payants pour poser pour la photo et le meilleur de l’histoire de l’Amérique du Sud entre peuples pré-colombiens, légendes andines, autels et voutes remplis d’or … Après avoir visité quelques églises, nous nous rendons à la cathédrale. Elle est sublime et l’atmosphère y est douce et paisible. Au fil de notre balade, nous comprenons pourquoi Salta se surnomme Salta la Linda, Salta la belle.
Nous nous rendons ensuite au musée de la haute altitude pour nous imprégner de l’histoire de la région. Tenter de mieux comprendre la culture que nous nous apprêtons à rencontrer. Pour le coup, le musée est très bien fait. Il explique non seulement la chronologie des peuples et cultures : pré-colombiens, incas, espagnols, leurs croyances, rites, sacrifices mais aussi le travail des archéologues pour reconstituer, comprendre… Nous y découvrirons la Pachamama, cette mère nature, sorte de dieu auquel tous vouaient le culte. Donner à Pachamama c’était garantir de recevoir les dons de la nature : une météo favorable à la culture, des fruits et légumes, de l’eau et un sol riche. Dans le fond, ce n’est pas si bête … Bon après, sacrifier des êtres humains pour garantir la fertilité de la communauté ça, pour le coup cela va un peu trop loin. Car c’est aussi pour ses momies d’enfants que le musée est particulièrement connu ! 3 enfants âgés de 6 à 15 ans ont en effet été retrouvés dans les hautes montagnes de la région dans un état de conservation parfait ! Issus de l’aristocratie, c’était un honneur pour ces peuples que d’offrir un de ses enfants à la terre et que son enfant soit choisi parmi tous pour être tué, car il s’agit bien de cela ! Après de nombreuses cérémonies, on les droguait avec de l’alcool de maïs avant de les emmener endormis à la cime et de les enterrer vivants.
Face à nous, el Nino, ce petit garcon de 6 ans recroquevillé sur lui même… Le sentiment est très étrange, c’est apeurant, presqu’irréel. Les enfants sont muets, observent sans commentaires et ont du mal à vraiment comprendre qu’il s’agit bien d’un vrai petit garçon du même âge que Peter. Lolo est mal à l’aise, Antoine aussi. Cette découverte est historique et très intéressante mais est il vraiment nécessaire de montrer les corps ? C’est une question qui fait énormément débat dans tout le nord de l’Argentine… Au passage, si vous avez des enfants, une excellente introduction à la culture Inca, andine est le film d’animation Pachamama. Nous l’avons regardé ensemble après ces visites et les enfants ont mieux compris !
Rapide passage chez le dentiste le lendemain avec Peter pour une petite carrie, soignée sans anesthésie et sans pleurs ( je vous jure qu’étant assise à côté de lui, j’avais les fesses et les mâchoires serrées à l’écoute de la fraise) … Quant à Charlie, nous l’emmenons à l’hôpital où nous passons une bonne partie de l’après midi pour une petite infection sans gravité afin d’obtenir une ordonnance pour des antibiotiques. Un tour par un marché d’artisanats, le premier d’une longue série, où l’on a du mal à retenir Lolo, et préparons de nouveau les valises en vue de notre roadtrip au Nord de Salta qui commence demain !
J260 – 263 /13 -16 mai 2019 : Purmamarca, Salinas Grandes, La palette du peintre et las colorados ou montagne aux 7 couleurs.
Nous prenons la route tôt ce matin, excités par les paysages qui nous attendent et la route est assez longue juqu’à Purmamarca. Nous aurions pu faire une halte pour une nuit à San Salvador de Jujuy, mais les avis convergent pour dire que la cité n’a pas beaucoup de charme et que Salta est bien plus sympa. Nous nous y poserons juste pour le déjeuner après les deux première heures de route. Nous y goutons les Tamales et les humitas de petits chaussons de maïs délicieux(🍍la recette des tamales argentins) et reprenons la voiture en direction du nord. La route est fabuleuse, nous croisons de petites chapelles remplies d’offrande à la pachamama, la mère nature, les roches sont multicolores, les cactus immenses et le ciel toujours aussi bleu !(📷 découvrir la boucle de Salta)
Nous arrivons en milieu d’après midi à Purmamarca. Incroyable comme en quelques kilomètres nous avons l’impression de débarquer dans un autre pays. Nous tombons littéralement sous le charme de ce pueblo, ses rues en terre, ses murs colorés, son petit marché artisanal central remplis de pulls, bonnets, chaussettes en alpaga, petits lamas colorés, tapis, coussins, tissus et de pompons :les Tulmas . Ils étaient utilisés par les habitants des hauts plateaux andins pour leur permettre d’identifier leurs lamas et vigognes. Chaque famille avait donc son mélange de couleur. (📷 découvrir la boucle de Salta)
Aussi beau soit-il, ce qui attire les visiteurs ici ce n’est pas le marché mais ce qu’il se passe plus haut et qui se présente chaque jour à la lumière du soleil : la montagne aux 7 couleurs, las coloradas. Une petite randonnée permet de la traverser, nous entamons donc le petit sentier, situé juste derrière un cimetière typique et notre hôtel. Nous comprenons mieux pourquoi on l’appelle le Colorado Argentin.
A peine faisons nous une centaine de mètres que Peter nous dit avoir mal aux poumons … Nous avons oublié de vous préciser que nous sommes à 2700 mètres ici, alors nous ne prenons pas le risque de le faire monter plus haut pour aujourd’hui. Après tout nous avons le temps, et cela permet à Lolo d’aller faire un tour plus concret à la recherche de souvenirs au marché ! (voir la montagne aux 7 couleurs en images 📷)
Nous dînons dans un restaurant d’asado, présenté comme un excellent italien sur trip advisor…, et rentrons tranquillement. La nuit sera de courte durée pour les adultes puisqu’avec l’altitude, nous avons du mal à trouver le sommeil… Cela fait partie des effets indésirables possibles… Nous en connaîtrons d’autres par la suite !
J 261 / 14 mai 2019 :
Aujourd’hui, nous nous rendons à Tilcara. Ici, les ruines d’un village pré-colombien ont été complètement restaurées et la route possède un paysage unique au monde. C’est peu dire ! Alors que nous nous dirigeons vers les ruines, à notre droite, c’est un spectacle incroyablement beau qui file à travers la fenêtre. On l’appelle la palette du peintre et pour cause, cette montagne est remplie de dizaines de nuances de couleurs. Un mirador nous permet de l’admirer encore mieux, c’est splendide. (📷 la palette du peintre)
Nous arrivons aux ruines en fin de matinée, il y a un peu de monde, c’est agréable et la balade vaut le détour surtout pour ses cactus. La commune a effectivement décidé d’agrémenter les ruines d’un jardin botanique d’altitude … Autant vous dire qu’il n’y a rien d’autres que des cactus mais qu’ils sont drôles à découvrir tant ils ont parfois des airs humains !
Nous déjeunons dans la petite ville de Tilcara, beaucoup plus touristique ! En tous cas beaucoup plus équipée pour héberger le flot de visiteurs de la boucle de Salta ! Après un petit tour par la ville et ses ruelles, nous repartons en direction de Purmarmarca. La palette du peintre a changé de couleur avec l’orientation du soleil : nouvelle contemplation et nouvelles photos.(📷 la palette du peintre)
Nous partons prendre l’apéro dans un bar typique du Nord de l’Argentine. Ici, on joue de la musique traditionnelle aux racines indigènes et espagnoles et c’est donc au son de la guitare que nous buvons un verre et jouons avec les enfants. Nous dinons dans un excellent restaurant de mets traditionnels et goutons au saucisson de lama, c’est très fort et goutu un peu comme du sanglier ou du cochon corse ! Nous rentrons relativement tôt, fatigués de notre précédente nuit, d’autant qu’il va nous falloir des forces pour demain !
J 262 / 15 mai 2019 :
Salinas Grandes, nous voilà ! Si le Salar d’Uyuni est connu mondialement, il en existe une version plus petite mais toute aussi belle à une centaine de km de Purmamarca : Salinas Grandes. Pour nous y rendre, nous allons devoir franchir un col à 4170 mètres d’altitude et braver quelques nombreuses épingles ! La route de Marrakech à ouarzazate à coté de ca c’est du pipi de chameau… Euh de lama !
Une fois de plus, la route est un voyage pour les yeux, à mesure que nous grimpons les cactus laissent place aux vigognes, ca grimpe, ca grimpe ! A chaque boucle, chaque lacet, l’altitude est présentée sur la route. Cette fois, ça y est, nous avons atteint le pic ! Quelques marchands ambulants et beaucoup de touristes s’arrêtent pour prendre l’air, voir la sensation que cela fait d’être quasiment à la hauteur du Mont blanc. Nous nous arrêtons aussi ! La tête tourne légèrement, un peu comme ci nous avions bu un peu trop, on prend la photo et on remonte : il nous reste une bonne heure pour rejoindre le salar avec des passages absolument magnifiques !(📷 découvrir la route jusqu’au désert de sel)
Nous passons un dernier col et, ça y est au loin, la vallée blanche, Salinas grandes, au milieu de rien, une étendue étincelante.(📷découvrir Salinas Grandes)
Nous arrivons au salar, achetons quelques petits souvenirs en sel et bookons un tour avec un guide : ici, impossible de vous balader sans tour. En même temps, sous la croute de sel, c’est rempli d’eau et la couche peut-être très mince donc mieux vaut éviter de s’y aventurer seul. Idem, ce blanc et l’absence de tout repaire pourrait mener à votre perte … Même si, ici, on est loin des milliers de km du salar Bolivien ! Au fur et à mesure des explications sur le sel, son utilisation depuis des centaines d’années, son importance, nous mesurons une fois de plus la chance que nous avons d’être ici. La vue est spectaculaire ! La réverbération est aussi incroyablement forte ici, on brûle alors qu’il fait froid, drôle d’impression sur la peau et sur les yeux pourtant couverts de nos lunettes. (📷découvrir Salinas Grandes )
Après quelques photos et le traditionnel trompe l’oeil, nous repartons en direction de Purmamarca où nous passerons une soirée tranquille.
J263- 265 / 16 – 18 mais 2019 : El Hornocal, la montagne aux 14 couleurs. (📷El Hornocal)
Nous quittons le petit village si charmant de Purmamarca. Il restera c’est sur un de nos coups de coeur de l’Argentine et même de notre tour du monde en famille ! Arrivés et installés dans notre petite auberge de jeunesse pour le moins rustique ! Nous allons nous balader en ville, en reconnaissance. Pas grand chose ici, et moins de charme ! Ce n’est rien car la réelle attraction et ce qui nous a amené ici, c’est El Hornocal connu sous le surnom de Montagne aux 14 couleurs. Pour y aller, nous devons cette fois monter plus haut : 4370 mètres. Lolo qui commençait déjà à ressentir un peu les effets de l’altitude n’est pas hyper en forme … Humahuaca est à plus de 3000 mètres. Pour le moment, les chances qu’elle puisse être atteinte du mal aigu des montagnes sont minces et puis son corps va bien finir par s’acclimater !
Nous prenons la voiture, passons quelques épingles, un magnifique cimetière coloré et … C’est parti ! Ca grimpe franchement ! Entourés une nouvelle fois de vigognes, nous passons les virages, un à un et chaque fois, ils nous offrent un panorama magnifique. A près de 4000 mètres, nous décidons de faire une pause…
A peine sortie de la voiture, Lolo ne se sent vraiment pas bien. La tête lui tourne, elle doit s’asseoir. C’est l’hypoxie, le manque d’oxygène qui fait cela ! Nous décidons de rebrousser chemin. En cas de malaise ou de sensations telles, la seule solution c’est de redescendre ! Alors nous descendons ! Nous mangeons succinctement de tortillas cuites au feu dans la rue et rentrons à l’auberge
Nous sommes tous les 4 crevés et pourtant nous n’allons pas pouvoir nous endormir tout de suite ! L’auberge fait également resto bar avec de la live music ! Chouette ! Un concert juste à côté de notre chambre avec des murs en papier de verre … La musique n’est même pas agréable et le chanteur digne d’un mauvais interprète de karakoé à une soirée de fin d’année de boulot ! Autant en rire qu’en pleurer ! Nous imaginons avec les enfants les paroles qu’il entonne et cela nous fait beaucoup rire ! Vers minuit, nous finirons quand même par envoyer un WhatsApp aux proprios pour leur dire qu’on aimerait bien dormir et que cela fait une heure que le concert devrait être fini ! (Oui, ce voyage nous a rendu vieux !)
La nuit est atroce, seuls les enfants dormiront bien ! Nous, serons gelés et insomniaques avec l’altitude. En revanche, nous avons pris la décision de retenter El Hornocal. Déjà, on ne s’arretera pas avant le sommet et si Lolo a un pépin, il y a de l’oxygène là haut et, nous redescendons pour Salta dans la journée pour y rendre la voiture donc serons ce soir à 2000m.
La montée se passe sans encombre. Lolo se concentre sur tout sauf l’altimètre et nous atteignons le sommet : 4370 mètres et un spectacle de la pachamama qui nous laisse sans voix et sans souffle ! L’air est pur mais manquant ici, on le sent directement et à chaque pas. Les enfants eux, ne ressentent absolument rien ! Tant mieux ! Nous contemplons, admirons, décrivons, détaillons, photographions. C’est tellement compliqué de vous expliquer l’effet qu’un tel phénomène naturel peut faire … Il faut sincèrement le voir pour le croire. (📷 El Hornocal )
Après une petite heure passée là-haut, il est clairement temps pour nous de rebrousser chemin et de dire adieu à ces magnifiques paysages du nord Ouest Argentin. Après une dernière nuit à Salta, nous dirons également au revoir à l’Argentine que nous avons adoré pour entamer notre découverte de la Bolivie.
Demain, en route pour un nouveau pays, la Bolivie, son salar, ses hauts plateaux, ses chapeaux melons, ses couleurs et son sorroche qui changera tous nos plans mais ça c’est une nouvelle histoire !
Alors, à demain !
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